AUTOMNE

Extraits tirés de l'ouvrage "la voie du ciel" Claude LARRE 

«SUWEN 2»

Commencement de l' Automne ; commentaires

«Le soleil est dans la constellation de la coupe. Le grand renversement qui atteint le yang et donne un grand éclat de température entre le temps où le soleil luit et le soir, quand il est couché, atteste que le règne du yang est intimement menacé. La présidence passe à décroissance lumineuse, assisté de son génie dont le nom signifie ; 'l'abondance qui se matérialise en récolte'.

La vertu de l'Automne se fait voir dans les poils des animaux...Il y a quelque chose de perçant dans cette vertu, qui se retrouve dans la saveur âcre de l'odeur de viande crue, dans la fraîcheur du vent, dans la rosée blanche, dans le chant de la cigale d'automne, dans une maîtrise qui s'exerce sur les portes extérieures de la maison, dans la cruauté de l'épervier qui s'en prend aux animaux de l'été ; les oiseaux.

Il y a des rumeurs de guerre dans l'air. La couleur blanche (deuil) portée par l'empereur sème la crainte. Au bois, plein de vie du printemps, s'oppose maintenant le métal dont on fait les armes qui donnent la mort. Le châtiment suspendu jusqu ici, de ceux qui le méritent, se prépare. On punira les barbares, les officiers se procurent des menottes et les bâtiments des prisons sont réparés.

C'est le temps de la sévérité, mais avec une retenue, qui est postulé par l'équilibre précaire mais réel qui, un certain temps, permettra au yin qui monte et au yang déclinant de trouver un modus vivendi. Dans l'organisme humain, on craint surtout ce déséquilibre au niveau des poumons, on redoute des fièvres intermittentes, signe que le chaud et le froid composent mal.

Six périodes particulières à l'automne ; dans l'ensemble, elles font une place importante à la rosée, qui est dite blanche d'abord et froide ensuite, ainsi qu'à la gelée blanche qui est l'accentuation des deux rosées. Elles précédent l'hiver avec ses neiges.Toute la vertu de l'automne est une composition d'équilibre et de sévérité. La sévérité appartient au ciel et l'équilibre à la terre. L'automne ressemble au printemps comme son image renversée. De part et d'autre de l'équinoxe de printemps, c'est la pluie qui descend du ciel ; de part et d'autre de l'équinoxe d'automne, la rosée monte de la terre, blanche ou froide. L'hiver n'est pas loin quand on arrive à la rosée froide et à la gelée blanche.

En conformité avec le ciel et la terre, qui thésaurisent, on ramasse et on amasse. Si on se couche tôt, c'est pour échapper à l'humidité du soir ; si on se lève tôt, c'est que la terre encore chaude de l'été ira se réchauffant avec la montée du jour. La gelée blanche arrête le labeur des paysans, on leur permet de rentrer chez eux se mettre, sinon au chaud, du moins à l'abri du grand froid »...

traduction

«LES TROIS MOIS DE L' AUTOMNE SONT APPELES : SURABONDER ET ÉQUILIBRER.

 LES SOUFFLES DU CIEL SE FONT PRESSANTS, LES SOUFFLES DE LA TERRE ONT DE LA MUNIFICENCE.

ON SE COUCHE TÔT; ON SE LÈVE TÔT. ON FAIT LE COQ ; EXERÇANT LE VOULOIR PAISIBLEMENT ET TRANQUILLEMENT,

POUR ADOUCIR L'EFFET RÉPRESSIF DE L'AUTOMNE, RÉCOLTANT LES ESPRITS ET AMASSANT LES SOUFFLES,

PACIFIANT LES SOUFFLES DE L'AUTOMNE, SANS LAISSER LE VOULOIR SE RÉPANDRE AU DEHORS,

RENDANT CLAIRS ET FRAIS LES SOUFFLES DU POUMON».

«Alors que l'été relayait le printemps d'un souffle qui pousse le jaillissement et le développement de la vie jusque dans son accomplissement de fleurs et de fruits, la grande masse subit maintenant une altération, un renversement de la tendance. Apparemment, la prospérité se poursuit, il y a surabondance céleste, et en même temps, par voie de conséquence, un suspense, un équilibre de ce qui a été produit sur la terre. Mais, au coeur des êtres, un froid s'insinue, une déclaration secrète du yin qui vient ; yang se retire, yin s'avance. Faire le coq, c'est, sans donner aucun signe d'agitation, surveiller en soi et autour de soi l'exercice de la vie dans le mouvement saisonnier des souffles. Leur administration doit se faire dans le calme.

Affronter l'opposition de ce qu'il y a d'acéré et de pressé au ciel face à la terre qui continue dans la splendeur de son abondance à retenir les apports de l'été. L'homme se nourrit d'esprits qu'il puise autour de lui dans l'air du temps et se repaît des souffles essentiels. Le temps des excursions de l'été est passé, on ne va plus à la découverte. Le périmètre de l'activité se limite à ce qui est autour de la maison. La régie tranquille du domaine propre ; pensées, vouloir, sentiments, biens de toute sorte, est l'occupation convenable. Le poumon a la charge de ministre conseiller. Il ne l'exerce que si les souffles qui viennent prendre les ordres à l'audience matinale ne sont pas échauffés et turbulents».

traduction

«CECI EST LA CORRESPONDANCE AUX SOUFFLES DE L'AUTOMNE,

C'EST LA VOIE QUI ENTRETIENT LA RÉCOLTE DE LA VIE.

ALLER A CONTRE COURANT PORTERAIT ATTEINTE AU POUMON

CAUSANT, A L'HIVER, DES DIARRHÉES, PAR INSUFFISANCE DE L'APPORT A LA THÉSAURISATION».

commentaires

«Le poumon, dans son ordre de fonction à l'intérieur de l'organisme humain, est de la même veine que le métal produit au sein de la terre. Sa puissance s'exerce typiquement à l'automne. Le manque d'entretien à l'automne ne peut que blesser le poumon. La répercussion immédiate sur les reins qui ont la charge des eaux se traduit par des diarrhées Sun. Ces diarrhées sont produites par l'incapacité où se trouve l'individu de séparer le solide du liquide. Les nutriments du solide et du liquide sont emmenés à l'extérieur avec toute l'alimentation ingérée. Plus d'absorption, plus de retenue, plus d'assimilation. C'est une débâcle de la vitalité qu'exprime le flux intestinal».


Extraits tirés de l'ouvrage de JM EYSSALET  "les cinq chemins du clair et de l'obscur" Guy Trédaniel éditeur

L'automne, Qiu ; "le temps où les céréales sont brûlées, blanches, mûres". traduction WIEGER

C'est le temps où la règle domine, les choses sont formées et rassemblées, c'est aussi le temps de la destruction. La direction est l'ouest, vallée sombre, mouvement occidental de retrait du yang. "L'égalité de la nuit (au jour), ainsi que l'étoile vide (hsu), servent à fixer le milieu de l'automne (équinoxe). Alors les hommes se calment, les plumes des animaux repoussent". traduction J.LAVIER uranologie chinoise

«Les 3 mois d'automne évoquent un palier (rong ping). Le souffle du ciel s'avive et celui de la terre s'éclaircit (changement de couleur des créatures). On se veut d'humeur sédentaire pour palier les rigueurs de l'automne. On s'abstient de pensées aberrantes pour que le souffle du poumon reste pur. Le Dao correspondant est soigner le récolte (yang shou). L'étoile hsu marque le milieu de l'automne aux environs du 21 septembre (début de la saison vers le 8 août).

Dans le 'rituel terrestre', l'homme est aux prises avec le mouvement de retour de l'énergie vers l'intérieur qui doit se faire sans violence. Ce retour est précédé par un palier. Le terme rong signifie contenir, et ping équilibrer. Paix - équilibre - santé. Contenir en soi et équilibrer constituent le rassemblement des forces directement sous la surface avant la plongée vers l'intérieur. L'homme se protège du climat moins clément à l'extérieur et des formations psychiques parasites, dont c'est la période d'apparition dominante (mélancolie, anxiété). Il soigne aussi le retrait ou la récolte, yang shou, permettant un acheminement des acquis et des forces vers les fonctions profondes.

La disposition contraire dispersera les énergies qui manqueront pendant la saison suivante et laisseront échapper par leur vide les liquides corporels. Le poumon, blessé, rendra le sujet vulnérable non seulement au froid de l'hiver, mais aux dépressions psychiques par insuffisance du rassemblement de ses énergies. Le souffle du poumon doit rester pur

L'animal symbolique est le tigre blanc 'bai hu' ou 'général au front blanc', le siffleur du vent. Quand il hurle, les vents se lèvent. En automne, les tigres descendaient dans les villages».

 

Calendrier chinois        Retour Page